Acromioplastie de l’épaule par arthroscopie

Qu’est ce que le conflit sous-acromial ?

La coiffe des rotateurs est un groupe de quatre muscles situés au niveau de l’épaule et impliqués dans les mouvements d’élévation latérale et de rotation du bras. Ces muscles s’accrochent sur l’humérus par des tendons dont certains coulissent au niveau de l’omoplate sous une voûte constituée par une partie de l’omoplate appelée acromion.

L’acromion peut-être plus épais ou plus pointu chez certains individus formant parfois un bec osseux à l’origine d’un contact anormal avec certains tendons de la coiffe des rotateurs lors des mouvements d’élévation ou de rotation du bras. C’est ce que l’on appelle le conflit sous-acromial responsable de douleurs et pouvant entraîner une rupture progressive des tendons de la coiffe des rotateurs.

Épaule normale (vue de profil)
Épaule normale (vue de profil)
Conflit sous-acromial
Conflit sous-acromial

Quel bilan faut-il effectuer ?

Des radiographies sont réalisées pour analyser la forme de l’acromion et rechercher un bec osseux.

Une échographie ou une IRM sont également réalisées à la recherche d’une inflammation ou d’une éventuelle rupture des tendons de la coiffe des rotateurs.

Quand faut-il réaliser une acromioplastie par arthroscopie ?

L’intervention n’est jamais systématique et dépend de la tolérance du conflit sous-acromial sur le plan fonctionnel.

Le conflit sous-acromial doit être traité initialement par des infiltrations de l’épaule et des séances de rééducation fonctionnelle. Lorsque ce traitement ne suffit pas à soulager le patient, une indication chirurgicale peut être envisagée.

Déroulement de l’intervention :

L’intervention est planifiée en consultation. Elle est précédée d’une consultation d’anesthésie et d’un bilan préopératoire visant à minimiser les risques de complications. Cette intervention se déroule généralement sous anesthésie générale. C’est le médecin anesthésiste en concertation avec le patient qui décidera du mode d’anesthésie le plus adapté au cas de ce dernier.

La durée de l’intervention est d’environ 30 minutes.

L’intervention se déroule dans un bloc opératoire conforme à des normes strictes de propreté et de sécurité. Le patient est installé en position demi-assise ou allongé sur le côté, le bras étant en légère traction.

L’arthroscopie

L’acromioplastie se déroule par arthroscopie c’est à dire au moyen d’une chirurgie mini-invasive. De toutes petites ouvertures de quelques millimètres sont effectuées sur la peau et permettent d’introduire dans l’articulation une caméra et les instruments nécessaires à l’opération. L’arthroscopie permet de faire le bilan de l’ensemble des lésions, d’effectuer les gestes programmés tout en minimisant le traumatisme pour l’épaule et le préjudice esthétique (petites cicatrices).

Dans de rares cas, un abord direct par une ouverture plus grande est nécessaire.

Quels sont les gestes effectués ?

Différents gestes chirurgicaux peuvent être effectués et éventuellement associés au cours de l’intervention :

  • Acromioplastie : consiste à désépaissir l’acromion et à supprimer le bec osseux acromial situé sous la voûte où coulissent les tendons inflammés de la coiffe des rotateurs.
  • Bursectomie sous-acromiale : consiste à retirer la bourse sous-acromiale qui est un tissu situé entre l’acromion et les tendons la coiffe des rotateurs. Dans le conflit sous-acromial, cette bourse séreuse est très inflammatoire et son ablation participe à la diminution des douleurs.
  • Résection de l’articulation acromio-claviculaire : consiste à diminuer le frottement entre la clavicule et l’omoplate qui est parfois pathologique et douloureux et participe au développement du bec acromial.
Acromioplastie par arthroscopie (vue postérieure)
Acromioplastie par arthroscopie (vue postérieure)
Acromion après acromioplastie (vue latérale)
Acromion après acromioplastie (vue latérale)

Après l’intervention

La douleur post-opératoire est gérée par les médecins anesthésistes qui ont souvent recours à la réalisation d’un bloc anesthésique inter-scalénique qui maintient endormis les nerfs de l’épaule et du membre supérieur pendant plusieurs heures après le réveil du patient.

L’épaule n’a pas besoin d’être immobilisée mais une écharpe est souvent mise en place les premiers jours afin de limiter les douleurs post-opératoires.

Le retour à domicile s’effectue soit le jour même soit le lendemain de l’opération.

Des exercices d’autorééducation seront enseignés au cours de l’hospitalisation par les kinésithérapeutes de la clinique et une rééducation plus intensive avec un kinésithérapeute de ville sera débutée. La durée totale de la rééducation est souvent comprise entre 1 et 2 mois.

Les consultations de suivi ont lieu à 1 et 3 mois de l’intervention. Leur but est de vérifier la bonne évolution, d’orienter la rééducation mais aussi de dépister d’éventuelles complications.

D’un point de vue pratique, l’arrêt de travail est le plus souvent compris entre 3 et 6 semaines. Il dépend du type de profession et du côté opéré (dominant ou non). La reprise de la conduite automobile s’effectue vers la 3ème semaine suivant l’intervention.

Quels sont les risques liés à l’intervention ?

Le risque nul n’existe malheureusement pas en chirurgie. Toute intervention comporte des risques et a ses limites. Il faut les accepter ou sinon ne pas se faire opérer. Toutefois, si une intervention vous est proposée, c’est que le chirurgien et le médecin-anesthésiste estiment que le bénéfice attendu est nettement supérieur au risque encouru.

Certains risques sont communs à tous les types de chirurgie. C’est le cas de l’infection où des microbes viennent envahir la zone opérée. C’est une complication heureusement rare mais qui, lorsqu’elle survient, nécessite une nouvelle intervention et la prise d’antibiotiques. Un hématome peut également survenir au niveau de la zone opérée.

Dans de rares cas, l’épaule peut rester raide et douloureuse pendant plusieurs mois après l’opération. Cette complication, liée à une réaction imprévisible du système nerveux autonome, s’appelle capsulite. Sa guérison est la règle mais peut être longue à obtenir.

Des nerfs peuvent également être accidentellement abîmés au cours de l’intervention avec un risque de paralysie ou de perte de sensibilité du membre opéré qui peuvent être transitoires ou définitives.

En cas d’inquiétude concernant l’intervention, n’hésitez pas à questionner votre chirurgien ou le médecin anesthésiste afin qu’ils répondent à vos interrogations.

En résumé

Quand opérer ?

En cas de conflit sous-acromial non soulagé par le traitement médical

But de l’opération :

Diminuer les douleurs

Quelle anesthésie ?

Générale le plus souvent

Durée d’hospitalisation

Ambulatoire ou 1 nuit en post-opératoire

Durée de la rééducation

Entre 1 et 2 mois avec un kinésithérapeute libéral.

Durée de l’arrêt de travail

Entre 3 et 6 semaines en fonction du côté opéré et du type de profession

Reprise de la conduite auto

3 semaines après l’intervention

Reprise du sport

3 mois après l’opération

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