Rapports sexuels avec une prothèse de hanche

Le nombre de poses de prothèses de hanche est en constante augmentation avec actuellement environ 150.000 prothèses implantées chaque année. Parallèlement les indications de prothèses de hanche se sont élargies ce qui a eu pour effet de rajeunir la population des patients opérés. Par conséquent, les questions concernant l’activité sexuelle avec une prothèse de hanche sont devenues de plus en plus fréquentes même si la majorité des patients n’osent toujours pas aborder ce sujet avec leur chirurgien, probablement par timidité ou par gêne.

L’activité sexuelle est bien entendu possible avec une prothèse de hanche et elle est d’ailleurs le plus souvent améliorée par l’opération car les pathologies de la hanche sont fréquemment responsables de douleurs lors des rapports sexuels.

Il est légitime d’avoir une appréhension à reprendre une vie sexuelle normale après l’opération car il faut « apprivoiser » sa nouvelle hanche.  Fort heureusement, il n’y a que très peu de risques à avoir des rapports sexuels lorsqu’on est porteur d’une prothèse.

Le principal risque est celui de la luxation c’est à dire du déboitement de la prothèse. Il est surtout présent lors des 3 premiers mois post-opératoires le temps que la cicatrisation tissulaire autour de la prothèse s’effectue et que les muscles retrouvent un tonus satisfaisant.

Ce risque de luxation dépend de plusieurs facteurs :

  • La voie d’abord chirurgicale par laquelle a été posée la prothèse. Ce sont surtout les voies postérieures qui entraînent un risque de luxation précoce en raison de la section tendineuse effectuée par cette technique qui diminue la coaptation naturelle de l’articulation au cours des premiers mois post-opératoires. En revanche, il a été démontré que le risque de luxation après une voie antérieure de Hueter, qui préserve les muscles et les tendons, était très nettement diminué par rapport aux voies postérieures.

  • L’orientation des implants de la prothèse : Lors de mouvements spécifiques de grande amplitude, un contact anormal entre l’implant acétabulaire (du bassin) et la tige fémorale prothétique peut se produire risquant d’entraîner une luxation. Ce contact peut être favorisé par certaines variations dans l’orientation des implants prothétiques.

  • La ou les positions adoptées lors du rapport sexuel, elles-mêmes dépendantes du sexe du patient peuvent, dans certains cas, favoriser la survenue d’une luxation.

Tout ceci a été finement analysé par une équipe suisse qui, en 2013, a publié une étude portant sur 12 positions fréquemment rencontrées lors des rapports sexuels. Après avoir effectué une analyse cinématique par capteurs optiques de la position dans l’espace du bassin et du fémur des 2 partenaires dans ces 12 positions, les auteurs ont extrapolé à l’aide d’une simulation informatique ce que serait la position des implants de la prothèse dans ces mêmes positions et en ont déduit quelles étaient les positions à risque de luxation et quelles étaient les positions « sures », en faisant la distinction selon que l’opéré était un homme ou une femme.

Le schéma suivant vous fournit un résumé des conclusions de cette articles. Il est à noter que :

  • Les positions féminines à risque de luxation (n°3,5,8,10) sont plus nombreuses que pour les positions masculines (n°8).
  • Les positions féminines n’entraînent qu’un risque de luxation postérieure dont la survenue est exceptionnelle en cas de prothèse posée par voie antérieure.
  • La seule position masculine décrite considérée à risque (n°8), entraîne un risque de luxation antérieure.

 

Positions
D’après : Sexual Activity after Total Hip Arthroplasty: a Motion Capture Study – Charbonnier C et al., J. Arthroplasty 2014

En résumé, l’activité sexuelle peut être reprise précocement après l’opération dès que le patient s’en sent capable mais il est préférable d’éviter certaines positions au cours des 3 premiers mois, et ce d’autant plus que la prothèse a été posée par une voie d’abord postérieure qui est plus à risque de luxations que la voie d’abord antérieure de Hueter.

Découvrez l'opération liée à cet article :

Prothèse totale de hanche

La prothèse totale de hanche par voie antérieure mini-invasive

Certaines pathologies comme l’arthrose de la hanche ou la nécrose de la tête fémorale peuvent nécessiter le remplacement de l’articulation par une prothèse totale de hanche. Cette arthroplastie peut s’effectuer par une voie antérieure mini-invasive qui préserve la totalité des muscles et tendons ce qui permet une récupération plus rapide et diminue le risque de luxation de la prothèse.

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